Lorsque l’on devient maman, un nouveau monde s’ouvre — un univers rempli d’instincts, de découvertes et parfois… d’angoisses silencieuses. L’allaitement, ce lien si pur entre une mère et son enfant, s’accompagne aussi de mystères. Et parmi eux : les fameuses coliques du nourrisson. Ces pleurs inconsolables qui surviennent souvent en fin de journée, cette petite frimousse qui se tord de douleur décrivent une réalité que beaucoup de parents vivent avec impuissance.
Mais si je vous disais qu’à travers ce que vous mangez, vous pouvez aider à apaiser ces maux digestifs ? Que votre alimentation de maman allaitante devient un doux filtre entre vous et bébé, capable soit de le soulager… soit de l’irriter.
Dans cet article, je vous guide avec bienveillance et précision vers les aliments à éviter (ou à surveiller) durant l’allaitement pour minimiser le risque de coliques chez votre tout-petit. Servez-vous une tisane apaisante, installez-vous confortablement, et entrons ensemble dans cet art délicat de nourrir deux âmes en symbiose.
Les coliques du nourrisson : petit lexique de cette douleur mystérieuse
À vrai dire, les coliques restent un mystère médical partiellement élucidé. Elles concernent environ 20 à 25 % des nourrissons et apparaissent généralement entre la deuxième semaine et le troisième mois. Bébé pleure pendant plus de trois heures par jour, plus de trois jours par semaine, sans cause apparente. Il se tortille, serre les poings, ramène ses jambes contre son ventre… Le tableau est éloquent.
Mais si la cause exacte est floue, l’implication de l’alimentation maternelle, elle, fait de plus en plus consensus. Nourrir bébé avec son lait, c’est lui transmettre bien plus que des nutriments : ce sont des molécules, des arômes, parfois des allergènes ou des éléments susceptibles d’irriter ses intestins encore immatures.
Ces aliments souvent associés aux coliques du nourrisson
Si chaque bébé est unique, certains aliments sont régulièrement pointés du doigt pour leur potentiel colique-inducteur. Voici ceux que vous pourriez envisager de supprimer temporairement pour en observer les effets.
- Les produits laitiers de vache : protéines de lait (notamment la caséine) et lactose peuvent se retrouver dans le lait maternel. Certains nourrissons y sont sensibles, provoquant gaz, ballonnements et inconfort.
- Le chou, le brocoli et autres crucifères : ces merveilles nutritionnelles sont aussi connues pour favoriser la production de gaz. Si bébé se tord de douleur après que vous ayez dégusté des choux farcis… prenez note !
- Les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots secs) : tout comme chez nous, elles peuvent déclencher fermentation et gaz chez bébé via le lait maternel.
- Les aliments très épicés : même si les épices ne sont pas à bannir complètement, certaines (comme le piment, le curry très fort) peuvent modifier le goût du lait – parfois au grand désarroi du petit gourmet en pyjama – et perturber sa digestion.
- Le chocolat noir : riche en théobromine (un cousin de la caféine), il peut rendre bébé nerveux et agité, avec pour corollaire… des coliques !
- La caféine : présente dans le café, le thé noir ou certaines boissons énergisantes, elle traverse facilement dans le lait maternel. Bébé devenu “hyper” peut mal dormir, pleurer davantage, et voir son système digestif se crisper.
Une maman m’a récemment confié, les yeux cernés mais le cœur débordant : “dès que je supprimais les yaourts et que je troquais mon café du matin contre de la verveine, les pleurs diminuaient… comme un petit miracle.”
Une démarche d’observation douce et méthodique
Attention cependant à ne pas culpabiliser ou tout supprimer d’un coup. L’idée n’est pas de vous restreindre au point d’en oublier votre propre bien-être. Il est possible d’adopter une démarche d’éviction progressive, sur une base d’observation bienveillante.
Commencez par un journal alimentaire. Notez ce que vous mangez chaque jour, ainsi que les comportements de bébé : durée et fréquence des pleurs, qualité du sommeil, selles. Certains motifs émergeront peut-être et vous aideront à mettre en lumière un aliment déclencheur… parfois insoupçonné !
Une éviction d’un groupe d’aliments potentiellement incriminés (par exemple, les produits laitiers) pendant deux semaines peut suffire à observer une amélioration. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel en nutrition spécialisée en allaitement.
Quelques ajustements bienvenus dans vos assiettes
Et maintenant, me direz-vous, que reste-t-il dans mon placard ? Rassurez-vous, la nature est généreuse et offre une abondance d’aliments compatibles et bienveillants, tant pour vous que pour votre bébé.
- Le lait végétal (amande, avoine, riz, coco) : délicieux en smoothies, il remplace aisément les laits animaux tout en douceur.
- Les légumes vapeurs : courgette, patate douce, carottes ou courge sont faciles à digérer pour bébé-via-le-lait.
- Les céréales complètes : quinoa, riz complet, millet sont des sources d’énergie douce qui nourrissent la maman sans agresser bébé.
- Les oméga-3 : provenant des graines de lin, des huiles végétales de qualité première pression (colza, cameline), ils soutiennent le système nerveux et digestif du tout-petit.
Je me souviens d’une période où j’avais remplacé mon traditionnel café-croissant par un porridge tiède au lait d’amande, parsemé de graines de chia et de myrtilles… Non seulement mon bébé pleurait moins, mais j’avais redécouvert un petit-déjeuner nourrissant et doux, presque rituel.
Les tisanes aux plantes : complices de la digestion de bébé
Petit secret de grand-mère et de naturopathe averti : certaines plantes, bues par la maman, ont un effet apaisant sur l’intestin de bébé via le lait maternel.
- La camomille matricaire : calmante, digestive, elle agit en douceur pour apaiser ballonnements et spasmes.
- Le fenouil : une alliée pour favoriser la lactation tout en soulageant les gaz de bébé.
- Le carvi, l’anis vert ou le cumin : ces plantes dites “carminatives” soulagent les troubles digestifs, pour l’un comme pour l’autre.
À savourer en infusion le soir, peut-être avec un soupçon de miel, devant un bougeoir allumé. Ces gestes simples deviennent souvent vos meilleurs alliés.
De la patience, de l’intuition et beaucoup d’amour
Chaque bébé est une petite énigme à déchiffrer avec le cœur. Ce qui provoque des coliques chez l’un laissera un autre complètement paisible. Loin des dogmes, l’important est de s’écouter, de se faire confiance et surtout… de ne pas se juger.
Si vous allaitez et que votre bébé souffre de coliques, sachez que cette période passera. Qu’en affinant progressivement votre alimentation, vous pouvez rétablir une harmonie. Que parfois, simplement retirer un aliment particulier suffit à transformer les soirées de tempête en douces accalmies.
Et surtout, prenez soin de vous. Car un bébé qui pleure a besoin d’une maman soutenue, confiante et entourée de douceur. Votre énergie, votre paix intérieure se ressentent dans chaque goutte de votre lait… tel un élixir apaisant.
Alors pourquoi ne pas faire de cette phase un moment d’exploration ? Ouvrir les tiroirs de votre cuisine comme on explorerait une herboristerie magique. Noter ce qui fait du bien, écarter ce qui trouble. Et faire de chaque repas un acte de soin mutuel, une offrande de calme et de tendresse.
Avec lumière et douceur,
Samantha 🌿

